jueves, 9 de mayo de 2019

Henri Michaux


 Henri Michaux
Né à Namur (Belgique) le 24 mai 1899 et mort à Paris le 19 octobre 1984, Henri Michaux est un un écrivain, poète et peintre d'origine belge naturalisé français en 1955. Adolescent angoissé, ses premières expériences littéraires sont marquées par la fréquentation de  Tolstoï  et Dostoïevski.
En 1919, il abandonne des études de médecine pour devenir matelot et exerce par la suite divers métiers. Il découvre alors l’œuvre de Lautréamont qui l'incite à écrire. À partir de 1922, il collabore activement à la revue d'avant-garde Le Disque vert fondée par son ami Franz Hellens, y faisant paraître nombre de ses premiers écrits, parmi lesquels « Notre frère Charlie », « Réflexions qui ne sont pas étrangères à Freud », « Lettre de Belgique », « Note sur le suicide », « Surréalisme », « Mes rêves d'enfant », « Le cas Lautréamont ». En 1924, il s'installe à Paris et, trois ans plus tard, en 1927, il publie « Qui je fus ». Il fait alors de nombreux voyages en Asie et en Amérique du Sud. Au cours d'un périple en Inde, il découvre les effets de la magie, qu'il assimile au processus de la création littéraire. La littérature n'est pas pour Michaux une représentation de ses fantasmes ou un simple divertissement, mais une véritable expérience vécue. Outre les textes purement poétiques, il rédige des carnets de voyages réels (« 
Ecuador » en 1929, « Un barbare en Asie »  en 1933) ou imaginaires (« Ailleurs » en 1948, parmi beaucoup d'autres), des récits de ses expériences avec les drogues, notamment la mescaline (« Misérable Miracle » en 1956), des recueils d'aphorismes et de réflexions (« Passages »  en  1950,  « Poteaux d'angle » en  1971). 
Parallèlement à l'écriture, dès 1925, il commence à s'intéresser à la peinture et à tous les arts graphiques en général. Il travaille aussi le dessin qui lui apparaît comme plus libérateur, sans l'obstacle des mots chargés de tout un contenu qui fausse la signification qu'ils devraient avoir. Mais pour parvenir à l'exploration intégrale de ses "propriétés" (les espaces du dedans) et tenter de se débarrasser le plus possible des contraintes du dehors, il utilise des drogues. Il s'aperçoit que ce procédé n'est qu'un misérable miracle et abandonne ses tentatives. Jusqu'au bout, Michaux poursuivra inlassablement la recherche d'un équilibre qui ne s'établisse pas au prix de la négation de soi. L'une de ses citations les plus connues est : « Un jour j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers ». 
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« Toute science crée une nouvelle ignorance. Tout conscient un nouvel inconscient. Tout apport nouveau crée un nouveau néant »


lunes, 1 de abril de 2019

Jacques brel



 « Ce qui compte dans une vie, ce n'est pas la durée d'une vie, c'est l'intensité d'une vie » (Jacques Brel)
Jacques Brel est un auteur-compositeur-interprète, poète, acteur et réalisateur belge. Il est né à Bruxelles, le 8 avril 1929 et il est mort le 9 octobre 1978 à Bobigny (France). Il garde de son enfance une impression d’immobilisme, de grisaille et de silence. Il évoque ce climat d’ennui dans sa chanson « Mon enfance ». Ses échecs scolaires le conduiront, dès 1947, à travailler à la cartonnerie familiale. Son nouvel emploi ne lui plait pas, il s’ennuie et il cherche vite une autre occupation.
Le 17 février 1953, Jacques Brel enregistre à Bruxelles un 78 tours. C’est ce premier disque qui le met en contact avec Jacques Canetti, le directeur du célèbre cabaret parisien Les Trois Baudets. Ses  débuts parisiens sont difficiles. Il tente de se faire un nom et surtout de survivre dans ce milieu de la chanson où il s’impose petit à petit. En 1956, Jacques Brel reçoit le prix Charles Cros pour sa chanson « Quand on n’a que l’amour ». En 1959, il enregistre son quatrième 33 tours et fait un triomphe à Bobino avec « Ne me quitte pas ». Jacques Brel bouscule son public, le dérange et le charme tout à la fois. Ses chansons nous parlent de la vie et nous concernent tous. Le public ne s’y trompe pas et reconnaît en Brel un chanteur hors du commun : une vedette est née. Jacques Brel voit rapidement son nom grandir sur les affiches des spectacles. Les tournées le mènent à travers la Belgique, la France mais aussi dans de nombreux pays plus lointains : Le Canada, le Maroc, La Tunisie, Le Liban, Israël… 
En 1961, il triomphe à l’Olympia où il passe en vedette pour la première fois. Sa vie est devenue une course perpétuelle et il n’arrête jamais. Mais, inévitablement, la routine finit par s’installer. Alors, Jacques décide d’arrêter cette vie de tournée à travers le monde. Il veut s’accorder du temps pour faire autre chose, pour rêver, pour redevenir débutant. Sa décision tombe durant l’été 1966. Jacques Brel honore alors ses contrats jusqu’en mai 67 et n’en accepte plus aucun.


En 1967, Jacques Brel découvre la comédie musicale américaine L’Homme de la Mancha. Il commence rapidement la traduction du livret et en fait une adaptation pour la jouer au théâtre.

Parmi les rencontres importantes de Brel avec le cinéma, on peut citer Mon oncle Benjamin et  L’Emmerdeur, dans un duo inoubliable avec Lino Ventura. Il réalisera aussi ses propres films : Franz (film assez bien accueilli par la presse) et  Le Far West (film très critiqué dès sa sortie).
Jacques Brel veut une nouvelle fois partir et changer de style de vie. En  février 1974, il achète un superbe voilier de 19 mètres : « L’Askoy II ». Le long voyage débute à Anvers, le 24 juillet 1974. L’Askoy fait escale en Angleterre, aux Açores, à Madère, aux îles Canaries. C’est là que Jacques éprouve un malaise qui sera le premier symptôme de son cancer du poumon. Il rentre à Bruxelles pour se faire opérer. Quelques semaines seulement après son opération, il retrouve le bateau et traverse l’Atlantique. En novembre 1975, il arrive au large des îles Marquises et décide de s’installer sur l’île d’Hiva-Oa où il s’invente de nouvelles passions. Il achète un petit avion qu’il baptise « Jojo » et va visiter les îles voisines. En 1977, il revient à Paris pour l’enregistrement de son dernier disque. La maladie progresse. Il revient en juillet 1978 pour suivre des soins. Jacques Brel meurt d’une embolie pulmonaire le 9 octobre 1978. Il repose dans le cimetière marin d’Hiva-Oa, auprès de Gauguin.
              

lunes, 11 de marzo de 2019

Le Petit Nicolas fête ses 60 ans


La première fois que le Petit Nicolas a pointé le nez dans un journal, c'était le 29 mars 1959 dans l'hebdomadaire Sud Ouest Dimanche. Tout son univers était déjà dans cette première nouvelle en noir et blanc intitulée "L'œuf de Pâques": Nicolas, culottes courtes et chemisette, ses parents et son chouette tas de copains. En six ans, René Goscinny (le père -conjointement avec d’autres dessinateurs- de Lucky Luke, Astérix et Obélix ou encore Iznogoud) et le dessinateur Jean-Jacques Sempé publieront plus de 200 histoires de ces petits personnages, notamment dans le journal Pilote. 


Goscinny était un excellent élève, Sempé ne pensait qu'à chahuter. Ensemble, ils ont créé le monde de l'enfance idéale et de l'insouciance. Avec ses gamins aux noms bizarres, Alceste, le meilleur copain, Geoffroy, le gosse de riches, Agnan, la tête à claques..., dans une ville sans méchants où les coups de poing dans la cour de récré ne font jamais vraiment mal. Une histoire universelle, puisque les aventures du Petit Nicolas ont été traduites dans une trentaine de langues.
Anne Goscinny, la fille de René Goscinny, disparu en 1977, a fouillé dans les archives de son père et redonné vie au personnage en publiant en 2004 et 2006 deux tomes d'histoires inédites qui se sont vendus au total à près d'un million d'exemplaires. Les parents les ont achetés à leurs enfants pour leur faire partager leurs souvenirs et le Petit Nicolas s'est trouvé un deuxième public.
Un nouveau recueil d'une dizaine d'histoires inédites, "Le ballon et autres histoires", est paru en mars 2009,  à l'occasion du 50e anniversaire de la série. Sempé n'avait jamais lu ces textes restés à l'état de manuscrits. Il les a illustrés de plus de 70 aquarelles, où l'on retrouve le pull-over rouge du Petit Nicolas, le vert des bancs des jardins et des autobus à plate-forme. Une sortie qui a fait l'objet d'une promotion massive, avec des silhouettes du petit personnage en librairie et des milliers d'affiches et de présentoirs.
L'opération "Petit Nicolas" s’est poursuivie avec l'ouverture au public, à la mairie de Paris, d'une exposition gratuite rassemblant 150 dessins originaux de Sempé et des archives personnelles de Goscinny, ainsi que sa fameuse machine à écrire Royal Keystone, qui a vu naître le Petit Nicolas, mais aussi Astérix et tant d'autres.
Par ailleurs, au Salon du livre de Paris, on a même reconstituée la salle de classe de Nicolas pour accueillir les enfants et le film "Le Petit Nicolas" (avec Valérie Lemercier et Kad Merad) est sorti en septembre 2009.
Le retour du Petit Nicolas a un fort parfum rétro, comme un coup de nostalgie d'une France où les enfants portaient cravate et chemise blanche et pouvaient jouer sans crainte dans les terrains vagues. Titeuf, son héritier direct, s'inquiète aujourd'hui du racket et du chômage. Sa maîtresse d'école est vieille et moche alors que celle de Nicolas était jeune et pimpante.

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Jean_Jacques Sempé
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René Goscinny
                                                                   
« Le Petit Nicolas, c'est d'abord une histoire d'amitié. Nous avons mis nos souvenirs d'enfance en partage. Je racontais à René mes histoires de football, de colonies de vacances, mes chahuts à l'école. Et René Goscinny adorait interpréter ces souvenirs. Partant de ce que je disais, il a brodé tout autour, inventé tous les personnages, imaginé des situations » (Jean-Jacques Sempé)

lunes, 4 de febrero de 2019

LE PERSONNAGE DU MOIS : Georges Simenon
Georges Simenon est un écrivain belge francophone né à Liège (Belgique) le 12 février 1903 et mort à Lausanne (Suisse) le 4 septembre 1989. L'abondance et le succès de ses romans policiers (notamment les « Maigret ») éclipsent en partie le reste d'une œuvre beaucoup plus riche.
Simenon est en effet un romancier d’une fécondité exceptionnelle : on lui doit 192 romans, 158 nouvelles, plusieurs œuvres autobiographiques, de nombreux articles et reportages publiés sous son propre nom et 176 romans, des dizaines de nouvelles, contes galants et articles parus sous 27 pseudonymes. Il est l'auteur belge le plus lu dans le monde et le troisième auteur de langue française, après Jules Verne et Alexandre Dumas, le plus traduit dans le monde (3 500 traductions en 47 langues).
En janvier 1919, il entra comme reporter à la rubrique « faits divers » du journal très conservateur La Gazette de Liège. Cette période journalistique fut pour le jeune Simenon, juste âgé de seize ans, une extraordinaire expérience qui lui permit d’explorer les dessous de la vie d’une grande ville, les dessous de la politique, mais aussi de la criminalité ; elle lui permit aussi d’apprendre à rédiger de façon efficace.
Il écrit et publie en 1920 son premier roman intitulé  Au pont des Arches (« roman humoristique des mœurs liégeoises »).
Fin de l'année 1922, Georges Simenon, âgé de 19 ans, quitte la Belgique pour s'établir en France et commence une production littéraire abondante ; il écrit environ un millier de contes légers destinés à des publications galantes ou humoristiques et quelque 200 romans pour collections à bon marché, le tout sous 17 pseudonymes. Le plus connu, « Georges Sim », l'impose dès 1928 dans le genre policier en même temps que dans les faveurs d'un large public.
En 1930, toute première apparition du commissaire Maigret dans l'œuvre, début d'un roman-feuilleton, La Maison de l'inquiétude, signé « Georges Sim », puis il crée  le personnage de Maigret  qui le rendit universellement célèbre.
Il parcourt l'Europe et l'Afrique, et produit des reportages pour la grande presse. De 1945 à 1955, il vit en Amérique (Canada, États-Unis). De retour en Europe, il se fixe définitivement en Suisse romande.
Pendant la guerre, entre 1940 et 1945, Simenon a continué à vivre en France (en Vendée et en Charente-Maritime), mais cette période, assez mal connue, est sujette à de multiples soupçons. Représentant de l'État belge auprès des Belges réfugiés, il refuse d'aider ceux d'entre eux qui sont juifs. Selon certaines personnes, lors de cette période cruciale de sa vie et de son œuvre, l'écrivain aurait été un collaborateur.
En 1945, au sortir de la guerre, il fuit la justice française et part s’installer au Canada, qu’il quitte en 1946 pour les États-Unis et Hollywood qui lui faisait des appels d'offre pour l'adaptation de ses œuvres à l'écran depuis de nombreuses années.
En 1952, il est reçu à l’Académie royale de Belgique, et revient définitivement en Europe en 1955. Après une période mouvementée sur la Côte d'Azur à côtoyer la jet-set, il finit par s’installer en Suisse.
À la différence de beaucoup d’auteurs d’aujourd’hui qui essayent de construire une intrigue la plus complexe possible, comme un jeu d’échecs, Simenon propose finalement une intrigue simple, mais un décor et des personnages forts, un héros attachant d’humanité, obligé d’aller au bout de lui-même, de sa logique.
Hors commissaire Maigret, ses meilleurs romans sont basés sur des intrigues situées dans des petites villes de province, où évoluent de sombres personnages à l’apparence respectable, mais qui ourdissent de ténébreuses entreprises, dans une atmosphère sournoise et renfermée, dont les meilleurs exemples sont les romans Les Inconnus dans la maison, Le Voyageur de la Toussaint, Panique, Les Fiançailles de M. Hire, La Marie du port et La Vérité sur Bébé Donge.
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jueves, 10 de enero de 2019

LE PERSONNAGE DU MOIS : SIMONE DE BEAUVOIR


LE PERSONNAGE DU MOIS : SIMONE DE BEAUVOIR


Née à Paris le 9 janvier 1908 et morte dans la même ville le 14 avril 1986, Simone de Beauvoir est une
femme de lettres française reconnue dans le monde entier grâce à son essai féministe intitulé « Le Deuxième sexe ». Sa relation amoureuse particulièrement marginale pour l’époque avec le philosophe et écrivain 
Jean-Paul Sartre lui confère un statut particulier de femme indépendante et totalement  libérée. 
Simone de Beauvoir vient au monde au sein d’une famille catholique relativement aisée. Aînée d’une famille de deux enfants, elle reçoit une éducation maternelle sévère et traditionnelle. Enfant, elle étudie dans une école catholique mais elle rejette très tôt ces enseignements en se déclarant totalement athée. Elle se découvre alors une profonde passion pour la lecture et l’écriture. Dès 1926, elle s’inscrit à des cours de philosophie dispensés à la Sorbonne. Elle obtiendra l’agrégation trois ans plus tard avec un résultat plus que satisfaisant et enseignera sa discipline à Marseille, puis à Rouen et à Paris. Toutefois, non comblée par cette profession, elle l’abandonne en 1943 pour suivre une carrière littéraire. Son premier roman, « l’Invitée », met en scène des rapports amoureux embrasés par le sentiment de jalousie, au sein d’une relation tripartite.
En 1929, sa rencontre avec l’existentialiste 
Jean-Paul Sartre marque un tournant décisif dans son existence et dans sa conception de la vie. Tous deux nouent une relation intellectuelle et affective très forte mais ne se conforment pas à la vie maritale. Ils se refusent en effet à partager le même toit. Jusqu’à la mort du philosophe, ils vivront ainsi dans l’anticonformisme le plus total, les liaisons extérieures faisant partie intégrante de leur relation.
Les idées qui fleurissent dans l’esprit de Simone de Beauvoir sont marquées très tôt par un fort engagement politique. Dès 1926, elle intègre un mouvement socialiste et, en 1945, avec Sartre, Raymond Aron, Boris Vian et quelques intellectuels de gauche, elle fonde une revue : Les temps modernes qui a pour but de faire connaître l'existentialisme à travers la littérature contemporaine et dans laquelle elle écrira de nombreux articles. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ses engagements politiques redoubleront d’intensité. Elle fait preuve également d’un engagement très prononcé envers la condition féminine et, en 1949, elle publie un essai intitulé « Le Deuxième sexe ». Dans des considérations toujours proches de l’existentialisme, elle prône la libération et l’émancipation de la femme dans la société. À travers une étude historique, scientifique, sociologique et littéraire, elle tente de démontrer à quel point la femme est aliénée par l’homme. L’unique moyen de s’y soustraire serait alors d’acquérir une indépendance totale. Cet ouvrage scandalise la haute société mais sera soutenu par l’anthropologue Claude Lévi-Strauss et deviendra le socle des premiers mouvements féministes.

Dès 1947, Simone de Beauvoir se lance à la découverte du monde. Elle se rend tout d’abord aux États-Unis, où elle rencontrera son amant Nelson Algren, puis parcourt l’Afrique et l’Europe. En 1955, elle débarque en Chine. Elle découvre Cuba et le Brésil au début des années 1960, puis séjourne en URSS. Ses différents périples à l’étranger lui permettent d’enrichir ses ouvrages, qu’elle ne néglige à aucun moment. En 1954, son roman « Les Mandarins » remporte le prix Goncourt. Elle abandonne toutefois le genre romanesque pour se consacrer aux essais et aux ouvrages autobiographiques. En 1958, paraît « Mémoires d’une jeune fille rangée », suivi de « La Force de l’âge » et de « La Force des choses ». À travers cette fresque autobiographique, elle propose un exemple d’émancipation féminine et poursuit son étude sur le comportement et la responsabilité des hommes au sein de la société.



« Jusqu’ici les possibilités de la femme ont été étouffées et perdues pour l’humanité et il est grand temps dans son intérêt et dans celui de tous qu’on lui laisse enfin courir toutes ses chances. »
(Le Deuxième sexe)

 
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martes, 4 de diciembre de 2018


LE PERSONNAGE DU MOIS : ÉDITH PIAF

Née à Paris le 19 décembre 1915 et morte à Plascassier (Alpes Maritimes) le 10 octobre 1963, sa vie aura été brève et intense, le destin la rattrapant toujours lors de brefs instants de bonheur. « La môme » n’aura jamais su se guérir des blessures de l’enfance et des désillusions de l’amour. Elle a dédié sa vie à son public, sa relation la plus fidèle et la plus sincère. Le patrimoine laissé par Piaf est immense et nombre de ces chansons à l’image de « La vie enrose », de « L’hymne à l’amour » ou de « Non, je neregrette rien » demeurent encore dans l’inconscient collectif. Piaf est sans conteste l’artiste féminine qui aura le plus marqué le XXème siècle, tant par la grandeur de sa voix que par son destin des plus tragiques. 
Issue d’une famille d’artistes de rue, Édith Giovanna Gassion naît à Paris dans le quartier de Belleville. Son père est contorsionniste dans un cirque itinérant, sa mère chanteuse de rue. Edith ne connaît pas l’existence d’une enfant normale et mène une vie déstructurée. Elle fait face à la solitude et aux premières déceptions lorsque sa mère l'abandonne. Son père, soucieux du bien être de sa fille, prend la décision de la protéger et la confie à sa grand-mère paternelle, patronne d’une maison close en Normandie, avant de partir au front.
À la fin de la guerre, Édith et son père repartent sur les routes où tous deux mènent une vie de Bohème. C’est en accompagnant son père lors de ses spectacles de rue qu’Édith se découvre un talent pour la chanson. Elle dispose d’une voix unique qui va lui permettre d’atteindre le firmament des stars. À 15 ans, fatiguée de cette vie itinérante, Édith part vivre sa vie. Elle rencontre son premier amour, Louis Dupont, et, en 1933, une petite Marcelle naît de leur rencontre. À l’âge de deux ans, Marcelle meurt d’une méningite foudroyante et
Édith repart dans le Paris dépravé noyer son chagrin souvent accompagnée de sa meilleure amie, Simone, Parallèlement à cette vie de débauche, Edith chante dans les rues de Pigalle et de Belleville où elle commence, grâce à son don, à gagner sa vie. 

Le plus grand des hasards met Louis Leplée sur sa route. C’est le premier homme à lui faire confiance. Il l’engage dans son cabaret et la rebaptise « La môme Piaf ». Comme l’oiseau, Édith, malgré sa petite taille – elle ne mesure qu’ 1m 47 – dégage une force de caractère inégalable et une voix hors du commun. Elle est très vite repérée par le Paris artistique de l’époque et elle enregistre son premier disque.
Petit à petit Édith devient une star et se tourne vers de nouveaux horizons sans abandonner la chanson. Son talent pour l’art dramatique lui vaudra de tourner dans une dizaine de films. Pendant l’occupation allemande, Piaf continue à chanter tout en faisant acte de résistance dans des textes aux messages cachés.
En 1944, Piaf est une artiste accomplie. Sa rencontre avec Yves
Montand est une nouvelle étape dans sa carrière. Elle le prend sous son aile et fait de lui un artiste. Parallèlement, elle noue une relation amoureuse avec lui. Sur l’écran, on peut voir le couple dans le film « Étoiles de la lumière ». Toute sa vie, la chanteuse ne cessera de mêler ses liaisons à sa vie artistique, aidant ses amants à accéder à la célébrité. Édith révèle également un talent pour l’écriture. À la fin de l’année 1945, elle écrit l’un de ses plus célèbres succès internationaux « La vie en rose »
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En 1947, elle lance la carrière des Compagnons de la chanson. Ensemble, ils chantent « Les trois cloches » et embarquent pour les États-Unis. Elle conquiert peu à peu le cœur des Américains et c’est là-bas que Piaf fera ses plus belles rencontres. Elle croise le chemin de 
Marlene Dietrich, qui restera l’une de ses plus fidèles amies, et de Marcel Cerdan, l’amour de sa vie.  
Le boxeur français est marié mais la passion qu’il vit avec Édith n’a pas d’égal. Ce couple restera l’un des plus magiques et des plus tragiques du XXème siècle. Marcel Cerdan meurt dans un accident d’avion, 
le 27 octobre 1949, alors qu’il venait rejoindre Édith à New York. La môme ne se remettra jamais de ce nouveau coup du destin. Brisée par le chagrin, le désespoir, mué en dépressions chroniques, ne la quittera plus jamais.

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